Luang Prabang au Laos, le big coup de cœur

Luang Prabang est la première étape de notre voyage au Laos en camping-car, elle succède directement à un mois rythmé et dense en Chine, nous esperons y trouver repos et soutien technique pour notre véhicule, et surtout reprendre vite notre autonomie et notre liberté dans nos choix a,près cette période guidée. Nous n’allons pas être déçu, bien au contraire, nous avons trouvé à Luang-Prabang comme une évidence, un lieu parfait associant tout se qu’on recherche, tant humainement que d’un point de vue naturel, tant ambiance générale que rencontre. Voici le récit, en deux parties, de notre grosse semaine passée dans cette magnifique ville

Direction chez Ford

Le premier objectif de notre étape, et de trouver une solution à notre problème de tremblement sur notre véhicule. Il tremble beaucoup et fait de temps en temps des bruits plus qu’inquiétants, surtout lorsque l’on est en sous-régime ou dans une côte. Après diagnostic personnel, nous pensons un problème de cylinbloc au niveau de la boîte ou de l’embrayage, mais surtout un problème de palier relais entre les deux arbres de transmission qui, eux, sont définitivement morts, j’arrive à branler l’arbre de transmission dans tous les sens, ce qui n’est bien sûr pas normal. Nous avons la chance de pouvoir trouver un garage Ford à Luang Prabang, nous en profitons pour nous y arrêter dans le but de, au moins, changer le palier relais et ensuite lui faire un petit check-up de mi-voyage.

Route difficile mais non moins jolie !!!

La route pour arriver à la ville depuis la frontière chinoise est compliquée, une centaine de kilomètres de route en lacet,ça monte, ça descend on a bien cru que nos freins allaient lâcher, tout comme autre chose, du fait des vibrations. Lorsque nous arrivons au garage Ford, nous avons la grosse surprise de voir un autre camping-car Français quasiment similaire au nôtre, c’est d’ailleurs troublant, même modèle même année, heureusement pas la même déco, on se serait posé des questions. Le véhicule est en panne dû a un problème d’embrayage, la famille à d’ailleurs continuée son voyage à pied en attendant l’arrivée de la pièce.

Le directeur de l’agence nous accueille directement, il s’appelle Toui (c’est son surnom ça veut dire gros en Lao) il a fait ses études en France et parle donc parfaitement français, nous lui expliquons notre problème, il missionne directement un mécano dessus et nous invite dans son bureau afin de boire le café et discuter un peu. Il a devant lui sur son bureau pas loin de 45000 dollars, moitié en dollars, moitié en Kip (monaie du Laos), ça représente un gros volume, il nous explique qu’un monsieur est venu hier, voulant acheter un Ford Ranger, il a trouvé celui qui lui convenait, il est revenu se matin avec toute la monnaie dans un sac plastique et est reparti directement avec le véhicule, plutôt efficace comme vente. Au Laos la marque Ford est une marque prestige, elle ne propose que, essentiellement, des Ford Ranger ainsi que des Ford Everest, c’est pour cela qu’il m’explique que ça va être compliqué de trouver une pièce pour notre camping-car.
En attendant nous passons un bon moment en sa compagnie il nous indique tous les bons endroits de la ville, que se soit pour les balades, les temples, les restaurants, les bars, mais également les activités à faire en dehors de la ville, un vrai guide de voyage à lui tout seul, et assurément plus efficace que ceux dont nous disposons.

Toui

Comme prédit, la pièce n’est pas disponible au Laos, il faudrait quasiment un mois avant de la recevoir, ils ont fait un check-up complet du véhicule gratuitement, nous remercions Toui pour son hospitalité et les efforts faits pour trouver une solution.
Quelques jours plus tard nous trouvons une carte de visite du garage Ford sous notre essuie-glace alors que nous étions garé en centre-ville, avec écrit dessus en manuscrit, rendez-vous au garage nous avons peut-être une bonne nouvelle, nous nous y rendons, les mécanos ont réussi à bricoler un palier relais pour qu’il soit adapté à notre véhicule, changement standard et c’est reparti. Ça tremble un peu moins, mais en roulant, nous constatons que se n’était pas ça le problème, nous verrons bien l’évolution et croisons les doigts pour que ça tienne jusqu’à dans un pays où nous pourrons trouver des pièces. (ça ne sera pas le cas, grosse panne et dépannage périlleux dans un prochain article…)

Ford Luang Prabang

Luang Prabang

Est-ce que c’est le fait que se soit notre première étape après un mois en Chine, nous n’en savons rien si ce n’est que nous avons passé quatre jours très agréables dans cette ville. Nous nous garons en centre ville sur un parking sur les rives du Mekong et déjà nous commençons à savourer devant ce fleuve mythique, long de 4500 kilomètres, en cette fin de journée, il nous offre son premier cadeau avec ça surface dorée par le soleil couchant où naviguent paisiblement quelques bateaux traditionnels Laos.

Nous rassemblons quelques affaires et descendons dans une guesthouse pour souffler un peu, faire une lessive et surtout laisser notre véhicule se reposer tranquillement pendant quelques jours. À partir de là nous allons avoir tout le loisir pour rayonner dans la ville et y découvrir ses charmes.

N’étant aujourd’hui plus qu’une capitale administrative, Luang Prabang à été une ville très importante jusqu’à il n’y a pas si longtemps que cela étant la résidence de la famille royale de 1947 a 1975. Elle a longtemps été une capitale, celle du royaume du milion d’éléphants et celle du royaume de Luang Prabang après la séparation avec le royaume de Vientiane. Elle a été et est encore, un très haut symbole du bouddhisme en Asie, les moines se compte par millier et les temples par dizaines nourrissant une population encore très fervente et très pratiquante. La fin du XIXeme siècle voit les pavillons noirs Chinois pillé la ville et son occupation par le Siam, forçant le royaume à accepter le protectorat Français en 1893. Dès lors, une reconstruction des temples et de la ville s’opère dans un style coloniale. Aujourd’hui considéré comme une des plus belles villes d’Asie elle est classée au patrimoine mondial de L’UNESCO en 1995.

C’est en connaissance de son passé qu’on comprend pourquoi on se plait à Luang-Prabang. Tout est présent, chaque passage de son histoire est représenté, les temples se dressent à côté des maisons coloniales, les moines bouddhistes dans leur robe safran se promènent aussi bien à côté de pêcheurs que de touristes, les restaurants traditionnels sont aussi bondés que ceux plus occidentaux, le tout est harmonieusement et humblement mis en valeur faisant planer une ambiance paisible surplombée par le mont Phousi et bordée par le Mekong. Même si cela fait longtemps que la France s’est retirée du coin, l’emprunte y est forte on sent que son âme subsiste, on se sent un peu comme à la maison.

Nous commençons la visite de la ville par son côté spirituel. Nous avons été interpellé par l’architecture des temples et leurs decorations magnifiques, dorés, aux couleurs intenses avec leurs serpents sculptés servant de main courante le long des escaliers. Nous montons en haut du Mont Phousi ou montagne sacrée, point central, qui surplombe la ville, 320 marches le long de temples, de grottes, de Bouddhas et de jungle luxuriante pour arriver au sommet et nous offrir une vue magnifique et panoramique sur la ville et le Mekong.

Montée et vue du Mont Phousi

De là, nous pouvons nous rendre compte de l’omniprésence de la religion, il nous était compliqué de compter tous les temples que nous voyions, il est même dit que leur surface représenterait un tiers de Luang Prabang. Durant notre séjour nous avons croisé bon nombre de moines bouddhistes où bonzes, vêtus de leur traditionnel habit couleur safran au crane rasé, nous avons pu assister, mais de loin, à la quête matinale des bonzes où Tak Bat, ne voulant pas perturber la cérémonie par notre présence. Tous les matins à compter de 5h00, les habitants sortent de chez eux pieds nus, une écharpe en bandoulière et s’agenouillent sur un tapis le long des trottoirs avec leurs offrandes, du riz, des gâteaux, des fruits… Vers 5h30, les bonzes sortent en colonne par dizaine de leur temple et passent devant les gens pour qu’ils garnissent de nourriture leur bol d’aumone traditionnel. Le tout se déroule dans une ambiance silencieuse et authentique, chacun, donnant ou recevant, médite sur les notions de pauvreté et de générosité… Impressionnant et solennel.

Autour de toute cette spiritualité se trouve l’emprunte coloniale que nous aimons tant. Nous avons vécu deux ans en Guyane et sommes ravi de retrouver cette architecture typique, ce découpage, cette ambiance. C’est fascinant de voir ce melange de deux traditions culturelles différentes si bien conservées, et un réel plaisir de se perdre dans diverses rues et ruelles. Chaque recoin vaut le coup qu’on s’y attarde, on passe devant une école dont les classes donnent directement sur l’extérieur, puis une maison coloniale en bois, accueillante avec ces larges ouverture toute en simplicité, puis devant un temple, lunettes de soleil obligatoire tellement il resplendit, devant est garé une vieille Citroën traction rouge pétant, tout nous ramenant sur les berges du Mekong.

Nous décidons de nous laisser vivre au rythme de nos envies et de l’heure des repas, surtout l’heure des repas ! Nous nous sommes régalés ! C’est pas pour remettre en question les différentes gastronomies que nous avons croisé, il y a de très bonnes choses mais rien n’y fait, rien ne peut nous faire décrocher de nos bon plats bien Français, copieux et variés ! Alors quand Toui nous à dit qu’on pouvait manger une vraie raclette avec du fromage Français à Luang-Prabang, on s’est regardé avec Aurélie et on a compris mutuellement que ni le prix, ni les 30 degrés allaient nous décourager, surtout après cinq mois sans fromage ! Nous retrouvons donc Denis, un expatriés Français à la Maolin Taverne, et nous nous petons littéralement le ventre, c’est trop bon !!! Si il y a bien une facette de la France qui nous manque c’est bien celle là ! On trouve de tout à Luang Prabang et à tous les prix. Outre des petits déjeuner à la Française ainsi que des restaurants proposant des plats bien de chez nous, on trouve aussi du restaurant Chinois, Italien, Hidou… Tenus par des expatriés qui savent de quoi ils parlent, des petits bouts d’ailleurs ailleurs, très agréables!

On s’est lâché ça fait du bien !!!

La vie locale est également bien présente. Il suffit de se balader au morning food Market pour s’en rendre compte et goûter, directement sur place, divers mets plus alléchants les uns que les autres, à des prix défiant toute concurrence (1 euro 20 le plat !), le tout dans la bonne humeur. Nous commençons à découvrir quelques spécialités, toujours accompagnées par du riz gluant dans son petit panier en osier et arrosé par une bonne Beerlao, bière du pays et fierté nationale.Le night market, au pied du mont Phousi offre également une belle balade nocturne sous le regard bienveillant de Bouddha et de ses illuminations. Après avoir enjambé le Mekong, on sort du centre ville préservé pour se plonger dans le plus authentique, non moins agréable, nous avons pus visiter une fabrique artisanale de papier, les gens sont souriants , accueillants et bienveillants, le contact est facil et naturel, que demander de plus…

Zero fausse note à Luang Prabang, nous qui avons la bougeotte, sommes parvenus à rester 4 jours au même endroit sans mettre les pieds dans le camping-car, un repos bien mérité pour tout le monde et surtout un cadre merveilleux. A par peut-être l’omniprésence Chinoise je ne vois pas quoi dire sinon bravo à L’UNESCO de préserver ses petits coins de paradis, j’aurais pu en écrire encore des tonnes, vous parler d’Henri Mouhot, un des premiers Français à être tombé amoureux de cette ville, des visages des enfants, du climat agréable et bien d’autres… Ne passez surtout pas à côté, je vais finir par vous convaincre avec le prochain article et les alentours de la ville, j’ai hâte de l’écrire, un instant de vie au paradis…

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